MARRAINE !
À la mémoire de ma tante et marraine Renée Gindre ;
épouse
et veuve Alfred Gavignet,
épouse et veuve Lucien Sandoz,
épouse et veuve Vital Bez.
Généreuse et conviviale,
tu
aimais cuisiner pour les autres.
Energique et bonne-vivante
tu fus trois fois veuve et « soigna donc tes trois maris »
-comme on dit.
Maintenant tu connais
la Vérité, les vérités
là où tu es
-ce « là » que tu as mérité.
Maintenant tu me reconnais
pour
ce que je suis par essence
-et que l’on étouffait.
Tu sais que le Temps me tient, tant
que je n’aurai
pas tout vécu
tout ce qui m’était dévolu.
« Le Temps est un bon guérisseur ;
Il va guérir en ma faveur ! »
me claironnais-je à dix-sept ans.
Le Temps toujours prendra son temps
-il a l’Eternité-
c’est avec pragmatisme
que toujours insensiblement
désormais j’écrirai ces mots
qu’il fallait lire entre les lignes.
Or le rideau se lève
maintenant sur la Vérité
-les vérites-
que tu connais là où
tu es.
Tout ce qui ne fut pas vécu,
entre nous ;
Tout ce qui ne fut qu’entrevu
ou perdu par ma faute ;
Tout ce qui aurait dû,
Tout ce qui aurait pu
être et ne fut jamais :
Tout peu naître entre nous,
non pas malgré mais grâce à l’écran supposé
masquer cette Autre Dimension,
que maintenant toi tu connais,
avec la Vérité, les vérités
là où tu es,
ce « là » que tu as mérité.
Désormais claire est ma mission
sur Terre trop souvent
de misère.
Je suis enfin ce que sans doute
tu aurais voulu que je fusse.
Car depuis peu moi je connais
la Vérité, les vérités
là où Dieu voulait que je sois.
Tu sais que souvent je repasse devant le 5
de la rue de Pontarlier ;
et que mon regard fuse au-dessus du balcon
qui était celui de ta salle à manger.
Et
je pense à toi
que je reverrai tantôt,
le jour prévu par Dieu.
Mardi 1er Décembre 2015, Place Jean-Cornet.