LE PÉLERINAGE D'UN ANCIEN « VAUXRIEN »*
Je n'écris des mots démodés et grisonnant au long du Temps.
Aussi dois-je, au poids des années,
les réaccorder, les passer
Au crible du tamis des sons pour leur devenir assurer.
Alors il y a le rejet du passable au sens indigent.
Flaubert testait dans son « Gueuloir » la musicalité des phrases.
Radicale épreuve aux sons lourds, comme à la tournure ébréchée.
Le
Poète est un ébéniste, un harmoniste, un jo-a-llier
Qui, dans son atelier, façonne une invention,
phase après phase.
Il y a tics tacs et copeaux, bris de vers et tercets rompus
Dans l'atelier du maître-ès
Vers. Même un génie n'échappe aux lois
Des souffleurs de mots à rimer. Sur un guéridon comme
aux bois,
Sur le numérique ; un auteur vit de ce qu'il aura reçu.
Aussi je suis preste à louer Péguy,
Prévert, Dumitresco,
Aragon, Ronsard et Villon. Mes seuls apports sont la Musique
Et quelques libertés, chambrées, pour ne pas heurter la critique.
La Poésie française ah ! C'est avant tout le chant illico.
Merci ô ! Mes instituteurs et mes professeurs de français ;
Voici cinquante ans vous gagniez votre tâche à dompter ma plume.
Je ne vous oublie pas, ces temps où mon audien-ce se remplume
Jusqu'au grand lointain francophone et grâce
au Net larron parfait.
Ce matin, depuis Besançon, je vous écris au fil des rails
Que le TER happe à
l'air chauffé de cet Août jurassien.
Il m'entraîne -et mon écritoire – vers Poligny ou, plus
serein,
Je ferai courri ma souris sur mon écran qui ne déraille.
Qu'à Dieu je plaise à Poligny !
Reste à régler une addition :
Ce que depuis soixante années je dois au Petit Séminaire.
Ancien « Vauxrien » suis-je et demeure, d'ailleurs très fier mais mon affaire
Est de témoigner, rendre grâce et rembourser par mes actions.
Ecrire est un moyen d'agir, dans la mesure où les mots font
Mouche à l'esprit des éveillé(e)s qui, lisant que l'on écrit « Dieu »
Marqueront pas et réflexion pour se ressouvenir des Cieux.
L'avide âme interrogatrice d'emblée dans le Divin se fond.
Toujours ermite extraverti, j'accours au « Petit Paradis »
Logé dans la rue du Collège -un studio plutôt quatre étoiles-
Et
je gravis le Mont Pavé, un vent d'apôtre dans les voiles,
Pour atterrir au belvédère à la
Croix du Dan où je prie.
Je prie Dieu sans prothèse au vif de mon fringuant Temple intérieur.
A
Vaux-sur-Poligny la saine et codifiée doctrine était
Dans l'hostie consacrée par des célébrants
que Satan craignait.
Maintenant, des noirs apostats, fuyons l'esprit blasphémateur !
Tournant l'âme et le râble
aux lieux du culte inculte inopérant ;
Je cours Chamole et Monts de Vaux pour m'éterniser à Champvaux
Où la Mater Castissima à l'orée du bois, dit très haut :
« Combien d'années, Albert-Marie, as-tu perdues loin de ce champs ? »
Onze ans, mais Marie j'ai compris ce qu'est la vraie Vie
dans l'Esprit.
De sorte que j'évangélise en humaniste et loin des cliques,
Avec le ciel bleu pour toiture de cathédrale ésotérique.
Le Temple intérieur : antidote aux lieux du culte décrépit.
Mais l'idéal pour la prière est le Monastère aux Clarisses.
Sain-te Colette affectionnait sa fondation de Poligny.
Ah !
Que de son éternité elle intervienne et purifie
L'état de l'Eglise évincée, en exper-te Réparatrice !
J'attends
le Grand Monarque avec le Grand Pape annoncés, vus par
Nostradamus et rappelés par Marie-Julie Jahenny.
Aussi, revoir les lieux sacrés d'un Passé que l'apostasie
A détruits par le sacrilège, atteste qu'il est bien trop tard.
Trop tard pour empêcher Iéshoua' de commander le Châtiment.
Alors, mes lecteurs éveillés, mais que faire avant cet enfer ?
Déjà, remercier Dieu pour tout ce que vous avez, sous couvert
De vivre dans
ses justes lois. Puis invoquez Son Nom souvent !
Profitez de ce qui perdure ; et si Paris sera brûlé
Alors
il faut en profiter ! Ce qu'ami(e)s je fais sans lésine.
Rapprochez-vous de la nature, et lisez romans, magazines
Ecrits en bleu pour adoucir et tranquilliser vos pensées !
A Vaux-sur-Poligny, tantôt, j'ai rencontré deux musiciennes ;
La jeunesse et le charme aux sons de l'orgue avec le violoncelle.
Pareille apparition me prouve encor que la vie vaut qu'en elle
On croit
et qu'on l'aime à travers ses joies impromptues quotidiennes.
A mon instar revisitez les lieux émouvant votre cœur !
Vivez le Présent en songeant que vous forgez votre Futur !
Assistez le Monde aveuglé ;
soignez, pansez-lui ses blessures !
Communiquez aux Grands Lointains ;car l'union nous rendra vainqueurs !
*Vauxrien » : ancien élève
du Petit Séminaire Notre-Dame de Vaux-sur-Poligny.
(Poligny (Jura) Dimanche 21 Août 2022).