HAUTE LISSE
aux lectrices, aux lecteurs
de Facebook et de mes
sites allemand et danois.
C'est Aragon qui m'enseigna le puissant souffle symphonique
Rehaussant l'orchestre des vers en fiers concerts d'apothéose ;
Car son art chantait plus vivant que la manière académique.
Quarante-deux années plus tard, toujours disciple et, conquis, j'ose
Battre le fer du vers en long, sur l'enclume armée du tercet,
Malgré
le déclin culturel au loin du Printemps de la Rose.
Vous
direz ce que vous voudrez : souvent lire est loisir désuet ;
D'où la débilité massue dès goûts et des intelligences.
Lors les redresseurs de l'écrit prévoient demain dans le secret.
J'en suis un et « francophonise » en silence avec évidence.
Il
est vrai que le numérique, hardi, nous met les mots au net.
C'est un germe international au spectre de large incidence.
A mes débuts dans les brouillards, il n'y avait l'azur du Net.
Le papier, seul, prenait son temps pour interpeler le lecteur.
La toile aujourd'hui tend les mots, puis aux
étoiles les projette.
J'ai l'impression d'avoir vécu
l'évolution de deux auteurs ,
Ce, en moins de cinquante années. Maintenant j'engrange et j'élève
Des e-books ruant sans collier aux Pays d'ici et d'ailleurs.
Mon site est germain (de Hambourg). Cosmopolite est la relève.
Le site annexe, est, lui, danois. Au Maghreb
m'est le lectorat
Le plus fidèle et raffiné. Le Monde est nouveau qui se lève.
La partance à l'ordre du jour, est notée dans mes agendas.
Mon Pays – la Francophonie – me prévoit bien des domiciles ;
Mais le Temps avec moi s'entend. Confiance
et qui vivra verra !
Dans cette optique il faut ouvrir
la chasse aux poéteux futiles ;
Aux Gritomate, aux Q. Crécul : tous ces rimeurs de la Pitié
Prenant les Français cultivés pour un gras public d'imbéciles.
La poésie académique est pour les bas-bleus surannés,
Avec ou sans fauteuil
croulant .Clap-clap-clap-clap-clap-clap-clap-clap ;
Ça clapote en vers claudicant annonçant le Dies Irae.
A Locdubourg, à Grebauluc tous les gogos à grands seaux lapent
La poésie pisseuse à vers solitaire et qui vous la bourre ;
Au point qu'il faudrait invoquer
Galien, Hippocrate, Esculape.
A ces saboteurs de la rime, ah !
Que j'aime à huiler des tours...
Cependant, cher lecteur, je ris quand je pourrais montrer les crocs ;
Ce glacé vent réformateur est adouci d'un peu d'amour.
La voile harcelée par les grains des longs cours essuie des accrocs,
Mais le but est de parvenir aguerri, plus expert au
port.
Rien ne ragaillardit la vie plus que la Mort fauchant au trot.
Pour nous, les forgerons des mots, qu'il grêle à bâbord, à tribord ;
Nous versifions par tous les temps, depuis la cale ou la nacelle.
Notre boussole, en maints milieux, partout nous fait trouver le Nord.
Par alchimique inspiration l'oeuvre dépas-se le modèle.
A partir du saut d'u-ne puce on peut s'envoler au sublime ;
Haussant en
un cadre doré une enrubannée péronnelle.
Pour
l'auteur prompt à recycler il n'est jamais sujet infime.
Le crottin fait du bon engrais ; l'eau de vaisselle a des vertus.
Ficelle au métier de l'expert que ce tout commun propre aux rimes !
En plus de quarante ans d'écrits -cer-tes, de paresseux – j'ai su
Me détacher du sentiment
pour mieux me donner libre aux mots.
L'illusoire informe est éteint ; de l'essentiel rien n'est perdu.
Ma vocation fut la Musique – et qui me rappelle en écho -
Le vers est donc la parenthèse avec, forcément, un point d'orgue.
Dans cette attente il rime et sonne allegretto
ma non tropo ;
Il fricote avec la Camarde et la carambole
à la morgue.
Il rime en douce et à l'anglaise, ou parfois y met le paquet :
Bourg-la-Conne ou bien Couillenboz et jusqu'à Pinamort-sur-Sorgue.
Tout lieu-dit béni ou maudit peut m'inspirer quelque sonnet.
J'ai le vers journaliste imbu d’u-ne véloce ubiquité.
Je garde, à l'affût par tout vent, la tête encrée près du bonnet.
Vous me comprenez, Cher Lecteur, la poésie m'est une alliée
Pour édulcorer quotidien, temps qui lasse ou qui divertit ;
Ce n'est pas pour moi l'essentiel et je l'ai relativisée.
Par ailleurs on me l'imposa -et jamais je ne l'ai choisie.
Rappelons-nous la parabole : cinq, deux ou même un seul talent
Nous sont remis
à réméré. Nous les rendrons avec profits.
Eh !
Pourquoi ces talents de Dieu ne nous octroieraient du talent ?
Tout don d'En-Haut s'aligne alors sur l'économie du miracle.
A cette doctrinale issue le croyant initié s'attend.
Dieu sait faire un marathonien du moindre pied-bot qui renâcle.
Et l'instabilité de l'Homme hésitant
jamais ne Le lasse.
Confortons l'utile idéal – dans notre antre ou notre cénacle -
Ecrivons, composons d'ahan, malgré des prédictions tenaces !
Bien faire et laisser braire, en somme ! Bardons la force du silence !
Qui se déclare aux rangs de Dieu, des humains
vains ne craint menace.
Dans la retraite et la réserve est
condamnée la décadence.
Le Grand Monarque attend son heure en Dieu qui la lui brandira.
Qu'il attaque et la France honnie sera revêtue de décence ;
Fleurie de lys, armée d'honneurs ; au monde redonnant le La !
Nostradamus, Marie-Julie Jahenny depuis la Bretagne
L'ont annoncé avec le Ciel pour caution, alors topons là !
Perdant qui suivra le pervers ; mais avec le juste l'on gagne.
La moisson de
l'humanité va commencer aux champs des anges.
Les rats se noieront dans l'égout ; aux élus le mat de Cocagne !
Pourtant, à cette expectative, heureux je donnerai le change :
En cet an 2021, moi je rends grâce et je contemple.
Je remercie pour ce que j'ai, pour qui je suis, pour
qui je rends*
*Jeune et curieux de ce qui vient ; que j'exhorte
à bâtir son temple.
Je ne vieillis mais rajeunis, jouant même avec la Camarde.
Et donc, avec des mots sertis, je reste à donner un exemple.
L'exemple que dans notre France – dont la passion toujours me barde -
La relève est tapie dans l'ombre ; il faut compter
avec les Lettres.
L'Histoire en notre fort Pays, l'a constamment prouvé : en garde !
C'est jubilant de conviction que je vous adresse hors des rets*
*Traîtres de la pensée unique cet étendard de hau-te lisse.
De l'équilibre corps et âme je resterai le
vivant prêtre.
J'aurais aimé – de mon vivant
– que les desseins de Dieu me fissent
Plutôt m'engager en terrain terre à terre et le sabre au clair ;
Mais je resterai cet ermite extraverti qui les mots tisse.
(Méditation notée dans l'Or de la Côte - la Côte d'Or - à Chevigny-Saint-Sauveur, Fontaine-lès-Dijon, Saint-Apollinaire, Talant, entre le 6 et
le 12 Février 2021)
*Enjambements de la rime.