Albert-Marie : un artisan des mots

Lettre à Eléonore.

Poligny (Jura) vue depuis la Croix du Dan de Barretaine, en Août 2019.

LETTRE  À  «  PETIT  ANGE ».

 

11 Février 2011, Poligny (Jura)

à Éléonore T.

Bien que je raffole de ton prénom « Eléonore », duquel je ressens une chaleur olympienne, racée voire princière ;  j’aime à t’appeler « Petit Ange ». Pourquoi ? Au moins pour les deux raisons péremptoires suivantes : tu m’es apparue le long d’un quai de la gare de la Part-Dieu (remarque déjà ce nom…) à Lyon ; et durant tout notre voyage  Lyon-Dijon, nous  avons  surtout  parlé  de  spiritualité et de liturgie catholique …Certes, pour moi ce n’était pas une première que d’aborder ce sujet, mais avec une jolie fille  étudiante de 19 ans…On commence à percevoir le froufrou d’une aile angélique. Avec nous, même un cliché rétro, puisque le wagon dans lequel je t’ai naturellement suivie possédait des compartiments. Il n’y avait qu’un voyageur dans le nôtre, callé dans son coin et plutôt absent. C’était le 10 juin 2010.  Arrivée dans la grande salle de départ de la gare de Dijon, tu as posé la paume de ta main droite sur la paume de ma main gauche et puis le Petit Ange s’est envolé vers d’autres cieux que les miens. Cieux bientôt chargés d’orages pour moi, des orages que l’intuition me fit déclencher afin de renverser la vapeur du  train  machinal  de  ma  vie   banale  et   dévoyée  –  au sens littérale du terme : sortie de sa voie. Là encore, le Ciel a dû commander cette révolution tant elle fut inattendue et déterminée. Je te l’ai racontée dans un texte à paraître plus tard : « La Nuit de Varennes » (non pas par analogie avec la fuite de Louis XVI, mais en raison du Bourg de Saône-et-Loire : Varennes-Saint-Sauveur - note encore une fois le nom : Saint-Sauveur !...) En résumé : j’ai tout balancé. Au propre comme au figuré : domicile, relations, détachement progressif d’une vie qui n’a plus raison de me  parquer  dans  une…prison  dorée. Certes  il  me   reste  quelques chaînes  à rompre mais l’essentiel  est  fait : « Comptez plus sur oncle Archibald pour payer les violons du bal à vos fêtes » (Georges Brassens) et « passer pour un idiot aux yeux d’un imbécile est une volupté de fin gourmet » (Georges Courteline).

D’où ma fuite  provisoire de  survie  à Poligny. Toutefois, cette  petite  ville, en théorie protégée du Ciel – « A Dieu playse Poligny ! » selon sa devise - ne sera pour moi qu’une gare de triage dans laquelle je me déferai de tout le superflu restant – au propre comme au figuré.

Comme l’écrit V.M.Rabolu, dans son petit livre diffusé gratuitement « Hercolubus ou planète rouge » : « il n’y a pas de temps à perdre dans les choses illusoires ». Nous savons désormais que des évènements interplanétaires vont réduire considérablement le nombre d’habitants sur la Terre. Pour nous y préparer, la Reine du Ciel se manifeste aux quatre coins de monde, à tel point que ce n’est pas demain la veille que l’Eglise aura le temps de se prononcer sur ses multiples visitations. L’on cite l’année 2012 – en précisant bien que la fin du monde n’est pas pour demain, mais que la fin du monde tel que nous le connaissons est terriblement proche. Par ailleurs, pour le cas où la terre viendrait à disparaître, ce ne serait toutefois pas la fin de ce monde, puisqu’il est composé d’innombrables galaxies et planètes que nous ne connaissons pas toutes. Après synthèse des lectures de tant  d’ouvrages magistraux sur la question (dont études scientifiques), je suis définitivement convaincu de ce que notre urgence est de prévoir une vie quotidienne privée de bien de nos commodités modernes (argent, électricité) ; et, surtout, de retourner à Dieu. S’il fallait dater le début des tribulations annoncées par le Ciel, je citerais deux signes précurseurs : la fin des apparitions de la Gospa à Medjugorje, puisqu’elle nous avertit qu’après ses visitations en Bosnie-Herzégovine et les évènements qui se préparent, elle n’apparaîtra plus sur la terre. 0r, cela fera trente ans, cette année 2011, qu’elle apparaît dans ce pays. Le second signe est la fin du pontificat de Benoît XVI.

« L’Eglise connaîtra une crise affreuse » prophétisa Notre-Dame de la Salette le 19 septembre 1846 ; toutefois je demande que l’on cesse de critiquer cette Eglise mais que l’on prie pour sa conversion. Les  fumées de Satan s’infiltrent toujours au Vatican,mais je suis contre toutes les querelles de goupillons, je souhaiterais bien évidemment que l’on pratiquât l’œcuménisme  entre… catholiques, mais  l’aveuglement  démoniaque   est   tel  chez  trop de clercs que seul Dieu est capable de remettre de l’ordre dans l’Eglise – qui demeurera toujours Son Eglise et qu’Il ne permettra  de  croupir indéfiniment  dans  l’erreur. Lors  donc : se taire et prier. En tant que « civil » je crois infiniment plus urgent et constructif de jeter la pierre à l’actuelle société laïque, telle que l’avait d’ailleurs décrite la Reine du Ciel dans son Message de la Salette :

 « La sainte foi de Dieu étant oubliée, chaque individu voudra se guider par lui-même et être supérieur à ses semblables. On abolira les pouvoirs civils et ecclésiastiques, tout ordre et toute justice seront foulés aux pieds ; on ne verra qu’homicides, haine, jalousie, mensonges et discorde, sans amour pour la patrie et pour la famille. »

Me lancer dans un commentaire de ces seules paroles m’entraînerait bien loin… Aussi me limiterai-je à constater que, par exemple, la peste de la tolérance est en train d’abolir les lois. Trop d’entreprises font de l’argent par tous les moyens du « pas vu pas pris ». Ces mêmes entreprises sont devenues des sectes au stalinisme réel. La  « communication » de ces bas commerces est galvaudée dans des procédures robotiques où l’on impose des « signatures électroniques » avec la formule au formol : « Bonjour….Cordialement ». Interdiction de suggérer, interdiction de penser, interdiction d’innover : des têtes multi-diplômées qui ne savent rien faire de leurs dix doigts (sic délibéré) sont payées pour penser – et ce pour le malheur des gens honnêtes et capables. De tels zombis remontés avec une clef ignorent tout de l’honneur, des idéaux ; incultes et peu lettrés ce sont des bâtards de Staline – bien qu’initialement capitalistes – des serfs du mondialisme tentaculaire, des suppôts de l’antéchrist ! On ne peut évoluer, au travers des miasmes de cette sous-humanité, que bardé de la protection du Ciel…

Cela précisé, Petit Ange, il me semble que – si les hommes ne sont jamais descendus aussi bas – le Ciel est de plus en plus proche de ceux qui lèvent les yeux  vers  lui  et le  désirent. Dans  tous  les  cas, il n’est  jamais  trop tard pour le pécheur endurci de la plus épaisse carapace d’inconscience et d’athéisme, de se convertir – fut-ce quelques minutes avant sa mort. Bien évidemment il est plus prudent de ne pas attendre cette extrémité. Quant à la réincarnation, je doute qu’elle puisse exister – il me semble même que  la  Reine du  Ciel  aurait  dit quelque part que cette croyance était une erreur (ce qui me soulagerait car je trouve cette éventualité plutôt embarrassante, bien  que j’aie  pu  la souhaiter). Et  puis  quoi : un  tel  a  connu  une  vie  de  chien  en  ne  réussissant rien ? Mais  notre  destination  finale  n’a  jamais  été  cette  terre ; la  vie  humaine  est très courte en comparaison de l’Eternité qui est l’absence de temps. Je reconnais donc que bien misérable, sans consolations, sans but, voire inutile est la vie de l’homme sans Dieu, et certains mystères de Dieu nous sont inconnus pour justifier tous ces millions de vies avortées ou gâchées. En avançant sur le chemin du temps – c’est moi qui passe   et non le temps – j’ai acquis les quatre certitudes suivantes : on récolte toujours ce que l’on a semé (je l’avais entendu dire mais je l’ai maintes fois expérimenté). La plus grande faute, la plus grande erreur, le plus grand péché est de rendre le mal pour le bien. Il est possible à tout moment de faire de notre vie et de celles des autres un paradis ou bien un enfer. Enfin, Dieu nous a dotés d’un libre-arbitre ; notre devoir est de nous réaliser, notre devoir est le bonheur – sinon nous ne rendons pas grâce à Dieu pour ce cadeau qu’il nous a fait de la vie. Ainsi donc les pièges de la domestication et le « plaire à tout le monde » sont de redoutables dangers de mort (de sclérose de la personnalité et de l’âme). C’est à ce sujet que je porte au pinacle des auteurs américains, authentiques maîtres de  vraie spiritualité, tels le Dr. Wayne W. Dyer ou le Dr. Joseph Murphy. Je vois dans la plupart de leurs écrits des explications de bien des messages de Jésus-Christ, et j’estime que pour mieux comprendre l’Evangile il faut passer par leurs enseignements. La France, certes, n’est pas en reste dans cette littérature avec, par exemple, Arnaud Desjardins. Le Ciel parle de plus en plus à la terre. Regarde un peu tous ces ouvrages sur les NDE (Near Death Experiences) ou EFM (Expériences aux Frontières de la Mort). Ce ne sont pas des diableries car tous les survivants de ces morts cliniques se convertissent ou bien bardent leur foi de certitudes nouvelles. « Conscience, conscience, conscience !» s’exclame  le  Jésuite  indien Antony de Mello (Quand la Conscience s’éveille, Albin Michel, Espaces  libres, n° 128). La  moutonnerie  rameute  et  engrosse  des  multitudes  de  troupeaux. La  télévision  est devenue un redoutable appareil national de crétinisation et de lobotomisation. Les élèves arrivant en  6ème sont fréquemment sous doués en expression française. On a supprimé le CEP et le Bac n’est plus qu’une formalité. Il faudra bientôt une licence en salubrité publique pour ramasser les poubelles. La famille est détruite. L’on marie les hommes entre eux et l’on tue sans sourcilier des milliers de bébés dans le sein maternel. Et, donc, la seule religion impardonnable est le Christianisme. Est jugé « négatif » celui qui prône  l’honnêteté, l’honneur, le  civisme, les  valeurs  morales  et la spiritualité. On lui oppose la « tolérance »…En conséquence de quoi l’humanité sera décimée et grillera dans un enfer terrestre bien réel. Mais, comme souligné plus haut, l’honnête homme possède le libre-arbitre de se départir de ces masses de robots criminels et suicidaires. Partir plutôt que haïr !  Pour moi qui ne fréquente plus que des personnes de qualité, je clame bien fort que le monde est toujours peuplé de braves gens et d’humains évolués, agréables et dont la compagnie est une oasis merveilleuse dans la tourmente immorale et apostate majoritaire. Mais il faut choisir entre la vie et la mort vivante. L’une des raisons pour lesquelles je fais grande information de certains ouvrages – on en trouve des titres notamment dans mon Facebook sous la note intitulée « Livres de chevet ». Donc, Petit Ange, très loin des latrines des zombis terreux et remontés avec une clef, le Ciel se penche sur les hommes de bonne volonté, sur ceux qui voient plus loin que le bout de leur future pierre tombale. Aussi, pour preuve, je te cite intégralement le psaume 37.

Ne t’irrite pas au sujet des méchants,

ne porte pas envie à ceux qui font le mal.

Car, comme l’herbe, ils seront vite coupés ;

comme la verdure du gazon, ils se dessécheront.

Mets ta confiance en Yahweh, et fais le bien ;

habite le pays, et jouis de sa fidélité.

Fais de Yahweh tes délices,

et il te donnera ce que ton cœur désire.

Remets ton sort à Yahweh

et confie-toi en lui : il agira :

il fera resplendir ta justice comme la lumière,

et ton droit comme le soleil à son midi.

Tiens-toi en silence devant Yahweh, et espère en lui ;

ne t’irrite pas au sujet de celui qui prospère dans ses voies ;

de l’homme qui réussit en ses intrigues.

Laisse la colère, abandonne la fureur ;

ne t’irrite pas, pour n’aboutir qu’au mal.

Car les méchants seront retranchés,

mais ceux qui espèrent en Yahweh possèderont le pays.

Encore un peu de temps, et le méchant n’est plus ;

tu regardes sa place, et il a disparu.

Mais les doux posséderont la terre,

ils goûteront les délices d’une paix profonde.

Le méchant forme des projets contre le juste,

il grince les dents contre lui.

Le Seigneur se rit du méchant,

car il voit que son jour arrive.

Les méchants tirent le glaive, ils bandent leur arc ;

pour abattre le malheureux et le pauvre,

pour égorger ceux dont la voie est droite.

Leur glaive entrera dans leur propre cœur,

et leurs arcs se briseront.

Mieux vaut le peu du juste,

que l’abondance de nombreux méchants ;

car les bras des méchants seront brisés,

et Yahweh soutient les justes.

Yahweh connait les jours des hommes intègres,

et leur héritage dure à jamais.

Ils ne sont pas confondus au jour du malheur,

et ils sont rassasiés aux jours de la famine.

Car les méchants périssent ;

les ennemis de Yahweh

sont comme la gloire des prairies ;

ils s’évanouissent en fumée, ils s’évanouissent.

Le méchant emprunte, et il ne rend pas ;

Le juste est compatissant, et il donne.

Car ceux que bénit Yahweh possèdent le pays,

et ceux qu’il maudit sont retranchés.

Yahweh affermit les pas de l’homme juste,

et il prend plaisir à sa voie.

S’il tombe, il n’est pas étendu par terre,

car Yahweh soutient sa main.

J’ai été jeune, me voilà vieux,

et je n’ai point vu le juste abandonné,

ni sa postérité mendiant son pain.

Toujours il est compatissant, et il prête,

et sa postérité est en bénédiction.

Détourne-toi du mal et fais le bien,

et habite à jamais ta demeure.

Car Yahweh aime ta justice,

et il n’abandonne pas ses fidèles.

Ils sont toujours sous sa garde,

mais la postérité des méchants sera retranchée.

Les justes posséderont le pays,

et ils y habiteront à jamais.

La bouche du juste annonce la sagesse,

et sa langue proclame la justice.

La loi de son Dieu est dans son cœur ;

ses pas ne chancellent point.

Le méchant épie le juste,

et il cherche à le faire mourir.

Yahweh ne l’abandonne pas entre ses mains,

et il ne le condamne pas quand vient son jugement.

Attends Yahweh et garde sa voie,

et il t’élèvera et tu possèderas le pays ;

Quand les méchants seront retranchés,

tu le verras.

J’ai vu l’impie au comble de la puissance,

il s’étendait comme un arbre verdoyant.

J’ai passé, et voici qu’il n’était plus ;

je l’ai cherché, et on ne l’a plus trouvé.

Observe celui qui est intègre, et regarde celui qui est droit ;

car il y a une postérité pour l’homme de paix.

Mais les rebelles seront tous anéantis,

la postérité des méchants sera retranchée.

De Yahweh vient le salut des justes ;

il est leur protecteur au temps de la détresse.

Yahweh leur vient en aide et les délivre ;

il les délivre des méchants et les sauve,

parce qu’ils ont mis en lui leur confiance.

La Sainte Bible d’après les textes originaux – Chanoine Crampon – 1923. Editions DFT (cf. pages 68 & 69). 45,43 € + 5,50 € port emballage. 

Suivant les messages que nous donne inlassablement depuis 30 ans la Gospa – la Très Sainte Vierge Marie à Medjugorje – ne perdons jamais de vue l’essentiel :

« Beaucoup de gens voient la foi à travers les prêtres. Si le prêtre n’est pas bon, cela veut dire qu’il n’y a pas de Dieu…Vous n’allez pas à l’église pour regarder le prêtre etvous occuper de sa vie privée, vous allez à l’église pour prier et pour entendre la Parole de Dieu par l’intermédiaire du prêtre. » (« Paroles de Notre Mère » à Medjugorje, Ed.Téqui).

Laissons toutes les querelles de bénitier entre les sensibilités catholiques ! Nous n’y pouvons rien, nous n’avons aucun libre arbitre sur ces questions, nous sommes dénués du moindre pouvoir opérationnel sur ces catastrophes qui devaient avoir lieu car prévues de tous temps par le Créateur. Attendons – et surtout prions  –  car  il   nous  est  donné de  connaître  l’issue  de  ces  tribulations causées par l’apostasie de l’Eglise catholique romaine. Cette issue que la Reine des Prophètes et du Ciel nous a clairement annoncée, toujours dans son Message de la Salette du 19 septembre 1846 – très exactement avec la dernière phrase :

 « …Alors l’eau et le feu purifieront la terre et consumeront toutes les œuvres de l’orgueil des hommes, et tout sera renouvelé : Dieu sera servi et glorifié. »

Il n’y aura plus qu’un seul Dieu, un seul pasteur, un seul peuple. Courage petit troupeau ; courage « Petit Ange » ! Dieu seul suffit ; apprenons à jeûner du vain commerce des hommes !

Ton « anachorète de Poligny » (le mot est de toi).

___________

« PETIT  ANGE »

Je t’appelle « petit ange »,

Mais sois aussi petit démon

         en jupon !

Et si je devenais ermite

        tu viendrais de nuit  hanter le cloître

        de ma solitude extravertie…

Je t’appelle « petit ange »

        mais je raffole de ton prénom « Eléonore ».

Je lui trouve un élan princier.

« Princesse Eléonore » qui en toi dort ?

Je t’appelle « petit ange »

         et tu volètes autour de mes pensées.

(Or songe qu’en un seul un jour

         le cerveau de l’homme peut produire soixante-mille pensées…)

Je conçois qu’il faille un petit ange pour alléger

          cette masse de matière grise encline à toujours cogiter.

Je t’appelle « petit ange »

          car tu me parais « vraiment bien » pour être finalement réelle…

Or tu existes et je n’ai pas rêvé

         dans ce long train de juin de Lyon jusqu’à Dijon.

Je t’appelle « petit ange »

Pour ta soif de spiritualité chrétienne.

Comme je comprends ta quête de l’Autre Dimension

          dans ce monde de robots,

          de machines,

          de morts-vivants de l’âme !

Je t’appelle « petit ange »

Alors que finalement je voudrais tant quitter

         cette terre des vivants

         -mais je ne suis pas prêt et même pas du tout présentable-

         pour m’envoler aux ciels des cieux.

Je t’appelle « petit ange »

         car je viens d’enrayer l’engrenage de ma vie

          professionnelle.

A quoi bon ces plus de dix années d’une vie  robotique ?

Alors j’ai pensé « ça suffit »

       et suis parti vivre pour moi.

Je suis parti à Poligny près des Clarisses et de la collégiale.

Je suis parti en Saône-et-Loire pour manger des « corniottes »

        apprendre à ne rien faire tout un long mois

        et « passer de la paille ». *

Je t’appelle « petit ange »

        car j’ai cassé les dents au temps.

J’ai gommé le passé et n’essaie plus d’entr’apercevoir le futur.

Le pouvoir du moment présent m’importe vraiment plus

          que le passé décomposé

          et le futur hypothétique.

J’ai revu la conjugaison des jours.

Je t’appelle « petit ange »

         car je me suis réconcilié avec la Reine de tous les Cieux.

        -J’ose d’ailleurs espéré qu’elle me pardonne

         de l’avoir souvent délaissée depuis ces dernières onze années.

Ô ! Gospa.

Ô ! Mater castissima. 

J’apprends à redevenir celui que je fus avec Vous

       -avant ces près de dix années que je renie.

Je dois me retrouver le long de vos chemins

       -qui passent d’ailleurs par Poligny.

Je t’appelle « petit ange »

         car tu es la seule fille à laquelle je confie

         l’orage de mes révolutions.

Oh ! Certes, j’ai tant, tant, écrit

         pour tant de filles…

Mais toi mon petit ange Eléonore :

         tu peux être aussi pour moi petit démon

          en jupon !

*  » passer de la paille » : parler beaucoup.

Mercredi 18 août 2010 (Varennes-Saint-Sauveur, Saône-et-Loire)

Le Luth à la Renaissance (Elvire Duret).

Vue de Poligny en descendant de Barretaine. Cliché : Août 2019.